Le Figuier (Takia et Colette)

CRÉATION 2026
 

Conception, écriture et interprétation : Emmanuelle Jacquemard et Anissa Kaki

Collaboration artistique : Karima El Kharraze

Regard extérieur au jeu : Chloé Bonifay

Scénographie : Cerise Guyon

Création sonore : Zoé Kammarti

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Deux femmes d’une trentaine d’années, Emmanuelle et Anissa, se sont donné rendez-vous dans un jardin partagé d’un quartier populaire de Sartrouville, menacé de destruction par la construction d’une piscine écologique. Elles fréquentent ce lieu depuis l’enfance : c’est en effet ici, autour du grand figuier du jardin, que Colette, la grand-mère d’Emmanuelle, a rencontré Takia, la grand-mère d’Anissa.

Ces femmes nées au début des années 30 n’avaient rien en commun, même pas la langue : Takia, née dans le désert de Biskra, en Algérie, est arrivée en France en 1968, s’est installée dans les bidonvilles de Nanterre, puis dans un HLM de Sartrouville, et n’a jamais voulu parler français. Colette, originaire de la Haute-Marne, a suivi son mari ingénieur entre la Côte-d’Azur et Paris, et n’a jamais envisagé d’apprendre l’arabe. Pourtant, d’après leurs petites-filles, elles étaient les meilleures amies du monde, au point qu’Emmanuelle considère Takia comme sa propre grand-mère – et inversement.

Alors qu’elle est venue filmer l’histoire du jardin partagé, dont s’occupe Malek, un éboueur du quartier, Anissa interviewe pendant quelques minutes son amie d’enfance. La séquence ne passe pas inaperçue auprès de la productrice d’Anissa, peu convaincue par son projet de départ : elle demande à Anissa de construire son film autour du personnage d’Emmanuelle, militante associative en vue, approchée par le parti écologiste pour devenir tête de liste dans la circonscription de Sartrouville. Voici Anissa chargée de raconter l’histoire idyllique d’une intégration comme toute la France en rêve. Pourtant, au fur et à mesure que l’histoire se raconte, des divergences apparaissent entre Emmanuelle et Anissa. Emmanuelle est-elle légitime à faire sien l’héritage de Takia, qui plus est pour s’en servir à des fins électoralistes ? Pourquoi met-elle en avant la figure de Takia plutôt que celle de Colette ? Pourquoi certaines histoires sont-elles valorisées quand elles sont racontées par le point de vue de la majorité ? Entre tournage du documentaire, campagne politique et lutte pour la survie du figuier, Emmanuelle et Anissa apprennent à assumer leur héritage et à aller au-delà des fractures de la société française.

Production : Compagnie 411 Pierres
Coproduction : L’Azimut, Antony et Châtenay-Malabry ; recherche de partenaires en cours.
Avec le soutien de la Drac Île-de-France, de la Spedidam, du Collectif 12, Mantes-la-Jolie, du Théâtre des 13 vents, Centre dramatique national de Montpellier, des Ateliers Médicis dans le cadre du programme Création en Cours
Accueil en résidence : le Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis, dans le cadre de ses compagnonnages ; le Théâtre de la Nacelle – Communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise ; La Générale (Paris).